BATTICE en 1914

L'ancienne place du Marché en 1915. Ruines de la maison communale et de l'église. Seul le vieux tilleul (à droite) semble avoir été épargné.

L'intérieur de l'église Saint Vincent de Paul en 1915

Du clair et pimpant petit village sis le long de la route qui conduit de Liège à Aix-la-Chapelle, si animé aux jours de marché, il ne reste plus que des murs branlants dressés vers le ciel comme pour lui rappeler l'oeuvre exécrable.
Au centre, sur la place, près de ce qui fut la jolie maison commune, dont les murs sont debout, mais laissent voir par les baies des fenêtres la ruine intérieure complète, lugubre, s'érige l'église au clocher décapité et dont le ciel est maintenant la voûte. A l'entrée gît le mécanisme de l'horloge, rouge, tordu par les flammes.

Le carrefour des Quatre Bras (1916)

L'ancienne rue de la Station en ruine (1915)

Ruines du centre de Battice

Les piliers, gigantesques squelettes, éraillés, fendus, font une allée sinistre au milieu de laquelle se sont accumulés les décombres.
Maisons riches aux façades cossues, modestes habitations, logements d'ouvriers, magasins, rien n'a été épargné et le petit village n'est plus qu'un amas de ruines dont le tableau désolant porte l'empreinte de la fureur et du pillage.
Au milieu de la rue gisent, dans un chaos de désastre, des débris de machines à coudre, un coffre-fort éventré, des pièces d'horlogerie, des fromages, etc., etc.
Et au faîte d'un mur noirci par le feu, voici quelques pigeons sans abris, transis par le froid, paraissant attendre la mort, immobiles sur ces ruines qu'ils ne veulent pas quitter... Voici l'oeuvre des vandales envahisseurs dont chaque pas dans notre pays a été marqué par le feu et le sang.”

(Extrait de : La Belgique martyre 1914. Les atrocités allemandes dans les environs de Verviers, Charles VINCHE, 1918)

Soldats allemands posant devant les ruines de l'église et la maison communale en 1914.
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Le village de Battice, envahi par les hordes teutonnes (14e brigade d'infanterie) dès le mardi 4 août, sera complètement ravagé, pillé et incendié sans raison, si ce n'est pour l'exemple.
La population sera victime d'une violence aveugle entraînant la mort de 33 civils et détruisant 147 bâtiments.

Sources :
Charles VINCHE, La Belgique martyre 1914. Les atrocités allemandes dans les environs de Verviers, Éditeur : Ch. Vinche, 1918
John HORNE & Alan KRAMER, 1914. Les Atrocités allemandes, Éditions Tallandier, 2011