L'occupation de l'école en 1918
Marie Ernotte raconte

Les écoles de Saive, au cours du vingtième siècle furent souvent occupées par des militaires. L'armée allemande y séjourna dès 1914. En 1939/40, l'armée belge par contre n'y installa pas ses quartiers puisque pendant la mobilisation, elle construisit des baraquements, mais à la libération, des américains en occupèrent une partie. Au début de la guerre 1940-45, nous allions à l'école dans la salle Juvigné, le secours d'hiver occupant le rez-de-chaussée de la vieille maison communale sous les classes de Madame André (5e et 6e filles).

La maison communale et les écoles

Mais revenons en 1918, pour un épisode qui aura marqué les esprits.
Après la débâcle allemande, monsieur André et le bourgmestre, monsieur Ancion se rendirent à l'école afin de faire le nettoyage des bâtiments. Ils y découvrirent une invasion de punaises, cafards et bestioles en tous genres, refermèrent précipitamment les portes. Tout cela avait été causé par les victuailles laissées à l'abandon suite au repli précipité des troupes allemandes. Ils se consultèrent pour mettre au point la stratégie et décidèrent d'employer les grands moyens.
C'est avec courage et équipés de bottes, gants et masques qu'ils allèrent déposer sur des plateaux des crayons de souffre qu'ils allumèrent ayant au préalable bouché toutes les ouvertures. Ils se retirèrent puis laissèrent s'écouler 4, 5 jours vérifiant le résultat par une fenêtre et renouvelèrent l'opération là où c'était nécessaire.
Ensuite, avec les ouvriers communaux, ils débarrassèrent le bâtiment de toute cette vermine, cette crasse et purent enfin faire le grand nettoyage de tous les locaux.
Madame André, au cours d'histoire quelques années plus tard, parlant des méfaits de la guerre, nous raconta cet épisode nous disant ainsi, suite à une question d'une élève :
- Hitler ? Génie du mal, et que cela plaise ou non ! (car il y avait en classe quelques enfants dont les parents avaient été plus ou moins favorables à Rex).
Puis avait laissé tomber, elle qui avait perdu son fils dans les premiers jours de 1940.

Marie Ernotte - 15.01.2007