La restauration

L' autel latéral droit (2001)

Sondage de la voûte (2001)

La nef en 2002

Depuis le milieu des années 1980, l'église montrait des signes inquiétants de vétusté. Fin 1987, la toiture de la sacristie présentait de graves dégâts et certaines façades (notamment le pignon vers le Grand Moulin) nécessitaient un rejointoiement complet.
La fabrique d'église, maître d’œuvre à l'époque, désigna un premier architecte pour établir un dossier de restauration et lancer les procédures de subsidiation (pour plus de 2 millions de francs belges).
Fin 1990, le Collège échevinal de Blegny et la Région Wallonne marquèrent leur accord sur ces travaux et le financement.

Hélas, dès le début du chantier (1995), il apparut que le plafond et la toiture de la nef menaçaient de s'effondrer. La charpente de la toiture se déstructurait suite à des travaux effectués au XIXe s. (suppression des entraits des fermes de toiture - voir histoire de l'église). L'affaissement progressif de la toiture et les poussées anormales sur les murs latéraux entraînaient le désancrage de la charpente, menaçant la stabilité de l'édifice.
En conséquence, l' église est interdite au culte en mai 1995, au grand dam des paroissiens. Le chantier en cours est également arrêté et le dossier doit être ré-étudié dans son ensemble. Le bâtiment étant classé, toute intervention sur celui-ci va devoir faire l' objet d' études minutieuses et obtenir l' accord de toutes les instances compétentes.

En 2001, les études sont confiées à l' architecte Delchef et son atelier. Reste à boucler le budget (375.000€), ce à quoi la Commune de Blegny, nouveau maître d’œuvre, va s' atteler avec succès. La Région Wallonne donne son feu vert, fin novembre 2003.

La première phase

Le panneau de chantier (2004)

L' échafaudage (2004)

Les travaux peuvent ainsi débuter le 5 avril 2004, par la pose d'un impressionnant échafaudage autour de la tour. La charpente va être méticuleusement inspectée et renforcée. La structure de soutien de la voûte de la nef sera doublée par une structure nouvelle et l' actuelle refixée au mieux. En parallèle, une étude des décors intérieurs sera également effectuée en prévision des phases suivantes.

En 2005, la première phase de restauration est achevée par le renouvellement des toitures. Le résultat est remarquable. Les maçonneries ont été nettoyées et rejointoyées. Toutes les ardoises des toitures renouvelées. Le clocher brille à nouveau sous le soleil. Le vieux coq, bien malmené durant toutes ces années, est remplacé par un nouveau, tout en haut de l' édifice. Même notre saint Pierre, qui avait tout autant subi le poids des ans, a bénéficié d'une étonnante cure de jeunesse.

Le chœur fermé par une bâche provisoire (2006)

Restauration du clocher

La charpente ayant été consolidée, la stabilité de l'ensemble est à nouveau garantie. Ainsi, en 2006, la Commune de Blegny peut à nouveau autoriser l' accès à l'église. Lors d'une cérémonie très émouvante, le dimanche 21 mai 2006, l'église est rendue officiellement au culte, 11 ans après sa fermeture.

Ensuite, débutent les études en vue de la restauration intérieure. Les budgets sont à nouveau impressionnants et sa difficile répartition entre toutes les parties concernées va générer bien des retards. Entre-temps, fin 2011, suite à un souhait des villageois, la Commune finance la réparation du mécanisme des cloches et horloges.

La deuxième phase

L'intérieur de l'église (2014)

La nouvelle voûte (2014)

Le panneau de chantier

Saive The Church

Enfin en 2013, la deuxième phase de réfection du bâtiment est lancée. La mission est confiée à nouveau à l'atelier d'architecture Delchef en association avec Convergences Architectures.
L' ancienne voûte est démontée et remplacée par une nouvelle à l'identique. Les décors et moulures sont restaurés ou renouvelés ainsi que le garde-corps en bois du jubé. Le chauffage est mis en conformité (réalisation d'une nouvelle fosse de reprise d' air).
Les meubles de la sacristie sont restaurés et les autels nettoyés. La porte d'entrée est également remise à neuf. Toute l'électricité est renouvelée et un équipement anti-effraction est installé. En parallèle, les toiles des autels ont été réparées et pour certaines, restaurées.

Cependant, il reste encore beaucoup à faire (Restauration des autels, des orgues, protection des pierres tombales, etc.)

Si vous désirez aider à financer ces travaux futurs, vous pouvez participer aux actions de l' association « Saive the Church » mise en place par la Paroisse.
Vous pouvez également faire un don à votre discrétion au compte BE39 1490 5762 2419 de la fabrique d'église de Saive avec mention "Don pour travaux église de Saive" et vos nom et adresse.

Le vieux coq

Après probablement trois siècles passés à contempler nos campagnes, le vieux coq fut descendu de son vertigineux piédestal en 2004, lors des remarquables travaux de restauration de l'édifice.
Constitué de deux feuilles de cuivre travaillées en repoussé pour obtenir le volume du corps, le coq ne porte apparemment pas de date gravée mais des formules de bénédiction: Autour de la queue: BENEDICAT DEVS sur un côté et CVSTODIAT SAIVE sur l' autre. D' autres inscriptions figurent sur le cou : ... GLORIA. La queue est percée d'au moins trois impacts de balles de même qu'un des flancs.

Et si seulement il pouvait parler le bougre ! Que d'épisodes il aurait pu raconter de notre passé bien mouvementé. C'est qu'il a dû en voir des choses de là-haut. Sûr qu'il ne devait pas toujours être agréable de subir les tempêtes ou la foudre durant toutes ses années. Pourtant ses plus grandes frayeurs ne provinrent pas de dame nature mais de ces malheureux bipèdes qui n'arrêtèrent pas de se chamailler à ses pieds. Il en porte d'ailleurs toujours les traces bien visibles dans ses vieilles plumes. On peut y voir des perforations provoquées par de maudites balles tirées, nous avait-on dit, par des teutons lors de cette épouvantable « Grande Guerre » de 1914.


Mais teutons, teutons, que nèni !
Il semblerait plutôt que les blessures occasionnées à notre pauvre volatile soient le résultat d'un épisode assez cocasse. Lors des travaux de remise en état de l'église entre les deux guerres (1935/36), voyant la posture penchée du coq, un courageux serait monté jusqu'en haut pour le redresser. Mais de retour au pied de la tour, il aurait constaté que le coq ne bougeait plus. N'ayant plus le courage de remonter, il aurait fait appel à un tireur d'élite pour le débloquer d'une balle dans la queue. Inutile de dire que cette version demande confirmation.

Espérons que son successeur au plumage étincelant, installé le 1er juillet 2004 tout en haut du clocher, ait une existence plus paisible.

 

Sources :
Feuillet paroissial (1998)
Administration Communale de Blegny, Courrier aux habitants de l'ancienne Commune de Saive (2000)
Atelier d'architecture Alain Delchef, Restauration de l'église de Saive (2001-2014)