La sacristie restaurée (2005)


S
uperbement restauré de 2004 à 2005, l'extérieur du bâtiment, révèle une construction d'une belle homogénéité aussi bien dans le choix des matériaux (grès, calcaire et ardoises) que dans l'agencement des volumes.
La nef unique de cinq travées est éclairée par des baies en plein cintre chanfreinées sur montants chaînés. Les maçonneries sont réalisées en blocage de moellons de grès. Un volume abaissé abrite le chœur adossé à un chevet à trois pans.
La sacristie, dans le prolongement du chœur, est couverte d'une toiture à bâtière et demi-croupe.

La tour

La tour et le porche d'entrée

Une haute tour aux angles harpés marque l'entrée occidentale. Elle est constituée de trois niveaux soulignés en façade par des bandeaux calcaires. Une impressionnante flèche octogonale bulbeuse posée sur une corniche en pierre calcaire, couronne le tout.
Au rez-de-chaussée, deux entrées presque identiques, dont une est murée, possèdent des arcs surbaissés en calcaire surmontés d'un fort larmier. Au-dessus de l'entrée principale trône un curieux saint Pierre assis, statue en calcaire rongée par le temps et posée dans une niche surmontant une pierre gravée portant le millésime 1710.
Aux niveaux supérieurs sont disposés différents percements : archères, baies (au 1er étage) et ouïes avec abat-sons (au 3e étage).

Remise en état des cadrans

La statue de saint Pierre au-dessus du porche d'entrée

Le troisième étage de la tour est percé de quatre baies orientées vers les points cardinaux. Sous les baies des côtés nord et ouest, des encadrements en calcaire ont jadis contenu des cadrans d’horloges. Les archives mentionnent qu'entre 1803 et 1808, différents travaux et entretiens sont effectués à l'horloge de l'église. En I843, il est encore déboursé une somme de 50 frs pour des réparations effectuées à l’horloge. Les dates d'installation et de démontage de cette première horloge sont inconnues.
Le mécanisme de cette ancienne horloge fut restauré en 2010 et est entreposé actuellement dans le clocher. Ce n'est que dans les années 1960 (sous le pastorat de l’abbé Malherbe), qu'une nouvelle horloge à trois cadrans sera installée. Elle a fait l'objet d'une restauration en 2011.

Les cloches

L’église possède deux cloches en bronze coulé :

Les deux cloches.
Amélie en avant-plan

La Grosse cloche et son nouveau mécanisme

La Grosse cloche, détail

La petite, baptisée en 1968 du nom d' Amélie, était à l'origine l’œuvre du fondeur François Chaudoir (Inscription d'origine : RESTAURATA 7 JULI 1769. CHAUDOIR LEODII). Elle fut enlevée par les Allemands durant la deuxième guerre mondiale (1943). Revenue fêlée, elle sera refondue en 1968 par la fonderie de cloches Sergeys. A cette occasion, un nouveau battant lui sera fourni.
Elle pèse 500 kg et donne le « La » naturel. Deux bandeaux d' inscriptions la ceinturent : En haut, furent réécrits les noms des fondeurs : RESTAUREE 7 VII 1679 REFONDUE PAR FR ET J SERGEYS A LOUVAIN EN 1968. Il est amusant ou consternant de constater que la date originale de réalisation n'était pas 1679 mais 1769 (photos I.R.P.A.). Petite faute de frappe ...
En bas : MON PARRAIN ARMAND-JOSEPH PRION PANSIUS MA MARAINNE ANNE-MARIE LE ROUX-LOISEAU.

La « Grosse cloche » date de 1870 (fondeur : Séverin Van Aerschodt de Louvain) et pèse 825 kg (Hauteur : 0,80m ; diamètre : 1,09 m ; épaisseur : 0,10 m). Elle donne le «fa dièse» (une tierce majeure en dessous de celui de la petite cloche) et est ornée des douze apôtres et de l’effigie du pape (Pie IX) sous saint Pierre.
Inscriptions : CONCILIO VATICANO - FILLIIS PIE NON PIIS - DISCORDIA RERUM SEMINA - COLLIGERE IN UNUM LATROCINANTIBUS - DEHIN JAM INTERMITTENTE -(J’ai été placée) à l’époque où tes fils impies, ô Pie, multipliaient les violences pour troubler la paix des peuples et où par voie de conséquence, le Concile de Vatican a été contraint d’interrompre ses travaux.
Sous la représentation de saint Pierre, figure une autre dédicace : S. PETRUS - PIUS PPIX - ECC. PAROCH.PETRI APOSTOLI - LOCI SAIVE Saint Pierre – Pie IX – Patron de la paroisse de Saive

Le cimetière

Ceinturé d'un haut mur de briques, le vieux cimetière de Saive est implanté tout autour de l'église. Il renferme quelques beaux monuments et de nombreuses traces des ancêtres du village.

Enchâssées au bas du mur nord de la nef, sept croix funéraires en calcaire de Meuse datent des XVIe et XVIIe siècles. La période de l’ encastrement dans le mur de l’ église est incertaine. Probablement lors de la reconstruction de l’édifice entre 1670 et 1698, mais certaines sources (Ed. Poncelet - La seigneurie de Saive, BIAL tome XXII 1891, p.412) sèment le doute.
Ces croix sont aux noms de plusieurs familles de notables de l’époque qui ont toutes un lien de parenté entre elles : Les familles «de Saive», Houbaye (Hubert en Wallon), «de Saeve», font partie d’une même famille. Les familles «de Fléron» Guilleaume, Hubert, Arnould appelés parfois «le Charlier» sont apparentés aux «de Saive» par alliance. Hubert Bartholomé est le petit-fils de Hubert de Légipont , sa mère étant Martinon de Légipont fille de Hubert.

Croix de Hubert de Légipont (1652)

Croix de Hubert Bartholomé (1641)

Croix de Jehan de Saieve et Catherinne de Benere (1653)

Croix de Hubert de Fléron (1638)

Croix de Philipkine de Saive (16..)

Guileaume de Fléron et de Catherine Houbaye (1611)

Croix de Jehan Hubert de Sailve (1583)

Famille Noville-Loersch

Les deux monuments adossés à la sacristie

Le caveau des Moniales de la Sainte Famille

En plus de ces croix anciennes, le cimetière abrite d'autres monuments remarquables. Des plus imposants, comme celui de la famille Noville-Loersch (Château de Bellaire-la Motte) aux plus modestes gravés des noms de vieilles familles disparues.

Ainsi, adossées à la sacristie, se dissimulent deux stèles funéraires datant du XIXe siècle :
La première, surmontée d'une croix en pierre, est consacrée à Balthazar Smalt, curé de Saive de 1838 à 1861.
La seconde, plus massive, est celle de la famille Pirquet de Bleret. Elle reprend les noms des membres de celle-ci décédés à Saive. Rappelons que la famille Pirquet occupa l' ancien château des comtes de Méan, en Cahorday, durant une bonne partie du XIXe siècle.

En lien également avec l' ancien château des comtes de Méan, une grande pierre tombale en bien triste état, borde le mur nord du vieux cimetière. Elle recouvre le caveau de religieuses (Moniales de la Sainte Famille) originaires de France et qui furent hébergées au château de la rue Cahorday, transformé en maison de retraite, de 1905 à 1917. Trente religieuses y sont décédées.

Sources :
Edouard Poncelet, La seigneurie de Saive, extrait du Bulletin de l'institut archéologique liégeois - tome XXII, 1891
Georges Abraham, Histoire de la paroisse de Saive, asbl"Les Compagnons du Vieux Château", 2010
Micheline Demars-Housset, Divers travaux de recherche notamment dans les archives de l'ancienne Cour de Justice de Saive (2010)
François Beaujean et Charles Demars, Atlas Héraldique de la Basse-Meuse, Tome I, S.R.A.H.V. Musée Régional de Visé, 2001