Le hameau

Partie de boulles à la Haute-Saive

La zone verte en contrebas de la caserne - 2014

Le nom de Haute Saive, cité dès 1573, provient bien évidemment de la position surélevée de ce petit hameau. Il forme l'entrée du village sur la route de Liège et de la vallée de la Meuse.
Par opposition au Mousset plus populaire, la Haute Saive était nantie de riches propriétés, de grandes fermes et de châteaux.

Le hameau fut sans doute au départ un carrefour entre diverses voies antiques qui serpentaient sur le haut de la colline. Leurs noms ont fortement varié au fil des siècles.

Ainsi, l’actuelle rue « Campagne de la Xhavée » s’appelait le chemin de Lasy (ou Lausy) au XIXe s. Il menait au couvent de la Xhavée sur la route de la Meuse. Il coupait l’ancienne Campagne d'Ordomont (ou Ordoumont) parsemée de pâturages et de grands vergers qui occupaient tout le plateau situé entre les Houlpaix, la Xhavée et Rabosée. Lors des évènements de 1794, des troupes françaises y camperont, ravageant les cultures.

Le hameau de la Haute Saive vers 1865

La rue Haute avant 1914

Le chemin de Rabosée (ou Voie du Cortil Mélotte (XVe s.) qui pourrait avoir des origines romaines, suit la crête jusqu’au hameau du même nom. A l’Est s’étend la Campagne de la Sarthe [ancien français «essarter» = défricher] descendant vers Légipont et le ruisseau Sainte-Julienne.

A l’Ouest, la rue Cahorday (ou « int lès tchestès » son surnom wallon) était par le passé appelée Voie du trou de Chenée ou plus simplement, chemin de Saive. Elle fut une limite d’Etat (D’empire même ! puisque séparant l’ancienne principauté de Liège (dont Saive faisait partie, dépendant du Saint Empire Romain Germanique) et les Pays-Bas. Notons que « Cahorday » provient probablement du wallon « cohûte » = cahûte, cabane mal bâtie. Amusant sachant qu'elle borde deux des trois châteaux du village !

Au Sud, la rue Haute-Saive (anciennement rue de l’Eglise puis rue Haute) descend jusqu’au centre du village. Historiquement, cette voie formait un coude en contournant la propriété de l’ancien notaire pour se brancher sur la prolongation du chemin de Rabosée. C’est entre les deux guerres mondiales, en prélude à la construction de la caserne que fut percée la petite ligne droite actuelle entre les hangars militaires et le jardin du notaire.

La Haute Saive, fin des années 1930

Place Haute-Saive v.1950

Groupe de jeunes -- 1950

Place Haute-Saive v.1965

La place de la Haute-Saive, créée entre l'ancien chemin de la Campagne de la Xhavée et la nouvelle percée derrière le jardin du notaire, ne fut aménagée qu'après 1945. Le triangle ainsi délimité sera occupé par un terrain de Basket-ball jusqu'à la construction de son remplaçant au Mousset.
Terrain de jeu de beaucoup de jeunes du village, il verra se développer notamment une équipe féminine de Basket mémorable. Autour de cette place, quelques commerces (Plusieurs cafés, Garage et épicerie Hausoul, Librairie Maltus) se succéderont. Certains sont encore là aujourd'hui !

En 1839, un arrêté royal, approuvant la délibération du Conseil provincial de Liège, autorisait l'Administration communale de Saive à établir en cette commune une foire annuelle pour la vente de toute espèce de bestiaux, fixée au mardi après le premier dimanche du mois d'octobre. Cette foire se tint alternativement à la Haute Saive et au Mousset. Seul relicat de ce marché, un abattoir demeurera en activité une partie du XXe s., à l'angle de la place et la rue Haute-Saive (En face des hangars de la caserne).

Vue aérienne de la Haute Saive en 1971

Sources :
Georges Abraham, diverses publications dont : Promenade historique à Saive - Notes de Toponymie et d'Histoire, 2ème édition, Blegny-Mine, 1996
Edouard Poncelet, La seigneurie de Saive, extrait du Bulletin de l'institut archéologique liégeois - tome XXII, 1891